Le cannabis chez l’adolescent
L’adolescence se caractérise par plusieurs changements, dont un intérêt grandissant pour de nouvelles expériences, soucieux de devenir de plus en plus autonome rapidement et de se démarquer de ses parents, l’adolescent à régulièrement tendance à vouloir jouer avec les interdits. L’envie de prouver qu’il n’est plus un enfant qui se traduit parfois par des actes irréfléchis et immatures qui peuvent aussi parfois conduire à la catastrophe.
Les adolescents qui consomment régulièrement du cannabis ont tendance souvent à minimiser les risques qui y sont liés. Prétextant que de bon nombre de leurs amis et connaissances s’adonnent régulièrement à ce qu’ils appellent familièrement « fumer un buzz», ils pensent que cette activité est somme toute assez banale et acceptable.
S’il fume régulièrement du cannabis, l’adolescent risque peu à peu s’habituer aux effets que celui-ci produit : une tolérance aux effets du THC (composant psychotrope majeur du cannabis) peut alors se développer. Son cerveau risque de réclamer plus de subtance psychotropes, ce qui risque de mener à une consommation beaucoup plus importante de cannabis mais qui aussi peut mener à l’essai de nouvelles drogues plus dures (cocaïne, ecstasy, héroïne, etc.).
Pour la plupart des jeunes, ces expériences sont de courte durée et n’occupent pas une grande place dans leur vie.
À l’adolescence, les jeunes consomment du cannabis le plus souvent :
- par curiosité;
- pour faire comme leurs amis;
- lors d’évènements sociaux;
- pour le plaisir et les effets qu’il procure (buzz);
- pour gérer leur stress ou affronter des difficultés.
Pour la plupart des jeunes, les épisodes de consommation d’alcool ou de drogue sont passagers et ne bouleversent pas leur vie. Dans ces cas, le coût et l’effet de la substance, de même que la crainte des conséquences et des effets possibles sur la santé, sont suffisamment convaincants pour qu’ils contrôlent leur consommation.
Par ailleurs, contrairement à ce que certains adolescents croient, ce n’est pas la majorité d’entre eux qui consomment du cannabis. L’Enquête québécoise sur la santé de la population 2014-2015 révèle que ce sont plutôt environ 30 % des jeunes de 15 à 17 ans qui en consomment au moins une fois dans une année. Dans la plupart des cas, ils le font pour expérimenter ou consomment de façon occasionnelle. Le fait de mentionner ces données à votre jeune peut l’aider à réaliser que la consommation de cannabis n’est pas la norme et l’encourager à résister à la pression de son entourage.
Votre adolescent consomme ou désire consommer du cannabis
L’adolescence est une période où votre enfant peut décider de consommer des drogues, comme le cannabis. Aidez-le à réfléchir aux raisons pour lesquelles il le fait et profitez-en pour lui donner de l’information.
- Discutez avec votre enfant des . Lignes directrices sur la consommation de cannabis à faible risque
- Si la consommation de cannabis de votre ado vous inquiète, il existe des ressources qui peuvent vous aider.
Ce que dit la loi
Avis de modification de la Loi
Le 1er novembre 2019, la Loi resserrant l’encadrement du cannabis a été sanctionnée. Cette loi vient modifier la Loi encadrant le cannabis. Les modifications et ajouts prévus portent principalement sur :
La hausse de l’âge légal
L’âge légal minimum pour posséder du cannabis, en acheter et pour avoir accès aux locaux de la Société québécoise du cannabis (SQDC) est maintenant de 21 ans.
En matière de possession
- Interdiction pour une personne de moins de 21 ans d’avoir en sa possession du cannabis ou d’en donner.
- Possibilité pour le gouvernement de déterminer, par règlement, des normes applicables à la possession de cannabis par une personne de 21 ans ou plus dans un lieu public, notamment afin de réduire la quantité de cannabis qu’une personne peut posséder dans un tel lieu. Comme le gouvernement du Québec n’a pas adopté de règlement à cet effet, il est possible de posséder 30 grammes de cannabis séché ou son équivalent dans un lieu public, tel que le prescrit la loi fédérale.
- Fixation de la limite de cannabis séché ou son équivalent que l’on peut posséder dans un lieu autre qu’un lieu public à 150 grammes. Dans le cas d’une résidence privée, la limite de possession de 150 grammes de cannabis séché ou son équivalent s’applique peu importe le nombre de personne de 21 ans ou plus qui y habitent. Par ailleurs, une personne de 21 ans ou plus ne peut posséder en tout plus de 150 grammes de cannabis séché ou son équivalent dans plusieurs lieux autres que publics, notamment dans l’ensemble de ses résidences.
- Interdiction pour toute personne de posséder du cannabis dans certains lieux, notamment certains lieux accueillant majoritairement des mineurs, et établissement de règles d’entreposage sécuritaire du cannabis. Ainsi :
- il est interdit de posséder du cannabis :
- sur les terrains, dans les locaux ou les bâtiments d’un établissement d’éducation préscolaire, d’enseignement primaire ou secondaire, des services éducatifs en formation professionnelle ou des services éducatifs pour les adultes en formation générale, d’un établissement d’enseignement collégial;
- dans les locaux ou les bâtiments d’un établissement d’enseignement universitaire, à l’exclusion des résidences pour étudiants;
- sur les terrains et dans les installations d’un centre de la petite enfance ou d’une garderie ainsi que sur les terrains, dans les locaux ou dans les bâtiments utilisés pour la détention de personnes.
- il sera requis que le cannabis soit entreposé partout de manière sécuritaire, dans un endroit difficilement accessible aux mineurs;
- dans le cas des ressources intermédiaires et des ressources de type familial situées dans des demeures ainsi que des services de garde en milieu familial, que les services soient offerts par des ressources reconnues ou non reconnues, le cannabis devra être gardé sous clé.
- il est interdit de posséder du cannabis :
Des sanctions sévères lorsque vous vendez ou donnez du cannabis à un mineur
Des infractions sont prévues spécifiquement pour les personnes qui fournissent du cannabis aux jeunes.
Vous pourriez recevoir jusqu’à 14 ans de prison si :
- Vous donnez ou vendez du cannabis à un mineur, ou
- Vous vous servez d’un mineur pour commettre une infraction liée au cannabis.
Vous pourriez aussi recevoir jusqu’à 3 ans de prison ou une amende de 5 millions de dollars si, par exemple :
- Vous faites la promotion du cannabis et que des mineurs pourraient voir cette promotion,
- Vous offrez des produits liés au cannabis qui sont attrayants pour les jeunes,
- Vous emballez ou étiquetez du cannabis pour qu’il soit attrayant pour les jeunes, ou
- Vous vendez du cannabis selon un format « libre-service » (où les gens se servent eux-mêmes) ou dans des machines distributrices.
Votre rôle en tant que parent
Vous avez plus d’influence sur votre adolescent que vous le pensez! Vos propres choix quant à la consommation de drogue peuvent influencer les décisions de votre adolescent au moment d’en essayer ou d’en consommer. Montrez-leur comment avoir du plaisir et gérer son stress sans consommer de drogues. Vous êtes un exemple à suivre aux yeux de votre adolescent! La meilleure chose à faire est donc de vous abstenir en sa présence.
Rangez vos drogues en lieu sûr
Les mineurs disent se procurer des drogues, comme de l’alcool et des opioïdes sur ordonnance, à la maison. Si vous envisagez de garder du cannabis chez vous, veuillez le ranger en lieu sûr. Vérifiez régulièrement vos médicaments pour vous assurer qu’il n’en manque pas.
Communiquez
Créez des occasions d’échanger et de discuter avec votre adolescent en planifiant des moments en tête-à-tête et en passant du temps de qualité avec lui.
Soyez prêt à entendre ce qu’il a à vous dire. Cela signifie aussi de tenir des conversations essentielles sur les drogues, y compris le cannabis.
Définissez des attentes claires
Fixez des limites réalistes pour les heures de rentrée et discutez avec lui des comportements que vous jugez acceptables et inacceptables. Ceci est l’occasion de faire participer votre adolescent à l’établissement des règles et des conséquences afin qu’il comprenne et accepte vos attentes. Appliquez les conséquences en cas de nonrespect des règles et soulignez les bons coups quand elles sont respectées.
Amorcez le dialogue
Vous êtes la meilleure défense de votre ado contre la consommation de drogue. Abordez le sujet tôt, gardez l’esprit ouvert et parlez-en souvent. Il n’y a pas de recette parfaite pour en parler, mais voici quelques trucs qui pourraient vous être utiles :
Respectez le fait que votre enfant est l’expert de son milieu.
Demandez-lui de vous faire découvrir son monde. Évitez d’aborder votre enfant avec colère ou dans un climat de honte, de jugement ou de panique, car vos tentatives pourraient s’avérer contre-productives. Il est possible qu’il soit moins réceptif à votre message. Il sera ainsi plus enclin à s’ouvrir lorsqu’il vivra des moments difficiles et aura besoin de parler. Renforcez ses comportements positifs et montrez-lui que vous vous intéressez à sa vie.
Tenez-vous au courant.
Renseignez-vous sur le cannabis (p. ex. sur ses effets ainsi que les lois et la réglementation à ce sujet).
Choisissez le bon moment pour en parler.
Prévoyez un moment de tranquillité afin de pouvoir discuter ouvertement. Pour lancer la conversation, vous pouvez utiliser une référence digne de confiance tirée d’un article de journal ou d’un site Web (Santé publique Ottawa, Santé Canada ou le gouvernement de l’Ontario) qui porte sur les drogues.
Écoutez votre enfant.
La meilleure façon de parler de consommation de drogue à un ado, c’est de lui laisser la parole et de faire preuve d’ouverture d’esprit.
- Demandez-lui de vous dire ce qu’il connaît au sujet du cannabis et des autres drogues. Qu’a-t-il entendu ou appris sur le cannabis, et qu’a-t-il vu?
- Demandez-lui s’il a des questions ou des inquiétudes à propos de ce qui est « en train de se passer ».
- Demandez à votre ado ce qui inquiète les jeunes et les mises en garde qui circulent entre eux sur les drogues et la sécurité. Quelles mesures votre adolescent et ses camarades prennent-ils pour assurer leur sécurité?
Insistez sur le fait que vous vous faites du souci pour lui et que vous aimeriez le comprendre.
Évitez de lui faire la morale. Si vous avez déjà abordé le sujet avec votre enfant, il sait probablement déjà que vous désapprouvez la consommation de drogues. Si vous lui faites davantage la morale, il y a fort à parier que votre enfant se fermera, fera la sourde oreille ou se mettra en colère. Cela pourrait aussi l’amener à penser que vous le désapprouvez lui, plutôt que ses gestes, ce qui pourrait lui inspirer un sentiment de honte et, par conséquent, l’amener à consommer davantage.
Soyez ouvert, encourageant et présent.