UncategorizedLa prohibition, un débat contradictoire

La prohibition pose un débat contradictoire. D’un côté, elle protègerait le plus grand nombre de la rencontre avec un produit interdit et réduit les éventuelles conséquences. De l’autre côté, elle augmente les risques de décès dus à des produits frelatés et constitue un marché clandestin.

Cohérence

Des produits reconnus comme nocifs et accoutumants sont autorisés à la vente comme le tabac ou l’alcool. Les opposants à la prohibition affirment qu’il n’y a pas à interdire certains produits et pas d’autres sur ce qu’ils estiment être de simples raisons culturelles.

Les partisans de la prohibition considèrent que le tabac ou l’alcool sont déjà responsables de nombreux problèmes sanitaires qui ne plaident pas pour une politique plus libérale qui, selon eux, ne ferait qu’augmenter le nombre d’usagers de produits dangereux.

Selon une étude de l’Université de Zurich, la mise en place d’une politique libérale n’induirait pas une hausse de la consommation mais bien une baisse du nombre de nouveaux cas de toxicomanie. De telles politiques ont été menées dans le passé par des nations comme le Portugal, montrant un bilan positif.

Délinquance

Le sentiment d’enfreindre un interdit est un facteur poussant à la consommation de drogues, ce qui constituerait selon certains l’attrait des narcotiques.

Les sanctions légales généralement encourues pour l’usage ou la possession du produit ainsi que le contact avec des milieux délinquants pour se fournir le produit faciliteraient les passages à l’acte sur le plan de la délinquance.

Comme au temps de la prohibition de l’alcool aux États-Unis, trafiquants et usagers ont recours à la violence pour régler les litiges, puisqu’ils ne le peuvent au tribunal. Les populations non-usagers et non impliquées dans le commerce de drogues peuvent être victimes de règlements de comptes entre trafiquants.

L’aspect illégal du commerce de ces produits en augmenterait le prix car chacun des intervenants de la chaîne reliant le producteur au consommateur final intègre dans son prix de vente le risque d’être pris, ce qui pousserait à la délinquance les consommateurs cherchant à financer l’acquisition de stupéfiants.

Information

 

Selon certains auteurs et de nombreux acteurs de la réduction des risques, la prohibition nuit à la qualité, à la disponibilité et à l’objectivité des informations sur ces substances. Cette méconnaissance induirait des conduites à risques et ne permet pas une responsabilisation de l’usager.

À l’inverse, certains partisans de la prohibition avancent qu’une information sur un produit interdit est inutile voire incitatrice.

Libertés individuelles

Selon les opposants de la prohibition, ce n’est pas à l’État de décider de ce que les gens ont le droit de faire d’eux-mêmes. Pour beaucoup, ils doivent être libres de faire ce qu’ils souhaitent de leur corps, à condition qu’ils ne fassent de tort à personne d’autre, en vertu des articles 4, 5 et 8 de la déclaration des droits de l’homme de 1789. L’usage de drogues est considéré comme un crime sans victime, par conséquent, l’État n’aurait aucunement le droit de l’interdire, ni de punir les consommateurs.

Cet argument est contesté par les défenseurs de la prohibition qui avancent qu’au-delà du choix personnel, une conséquence sociale de ce choix peut se produire en cas d’accident, directement si d’autres personnes physiques sont impactées, et indirectement par le remboursement consécutif par les assurances des soins et des dégâts matériels.

Résultat contesté de la politique de lutte anti-drogue

Les opposants de la prohibition s’appuient sur des exemples reconnus de liens étroits entre instabilité politique, corruptioncriminalitépauvretéexploitation et production de drogue (mafia italienne, cartel colombien, triades chinoisesmarché noir, financement du terrorisme, etc.) pour dénoncer les effets pervers de l’actuelle politique de lutte anti-drogue.

Ils dénoncent notamment le peu de résultats de cette politique comparé à son coût : à titre d’exemples, quatre milliards de dollars donnés par les États-Unis pour aider la Colombie à lutter contre la production de cocaïne sur la période 2000-2005 ; 25 milliards sur 25 ans selon l’organisation non gouvernementale Washington Office on Latin America dans son rapport de 2004 ; plus de 500 millions d’euros investis dans des projets de développement alternatif dans des pays producteurs de drogue par l’Union européenne en 2005.

Aux États-Unis, selon l’organisation non gouvernementale Washington Office on Latin America dans son rapport de 2004, le nombre de consommateurs est resté plutôt stable voire en augmentation après 25 ans de lutte anti-drogue et les prix des produits auraient diminué augmentant la facilité d’accès à ces produits.

Certains auteurs avancent que les chiffres de saisie de stupéfiants sont volontairement annoncés à partir du prix à la revente à l’unité afin de démontrer les résultats de la lutte anti-drogue alors que le coût réel pour le trafiquant est bien moindre : il ne perd pas le rapport supposé de la revente à l’unité mais l’investissement en gros de départ.

À la suite de ces constats de nouvelles politiques de lutte anti-drogue voient le jour comme en Bolivie où le gouvernement d’Evo Morales lance en juin 2006 un vaste programme sur cinq ans luttant contre la pauvreté et visant notamment à réhabiliter l’image traditionnelle de la coca afin de détourner les producteurs du marché de la drogue.

 

source: https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Prohibition_des_drogues

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